Quelques explications et quelques liens pour comprendre quelle est la nature de cette nouvelle triche concernant les camions poids lourds, en Allemagne, en Suisse et en France.
Qu’est-ce que l’AdBlue ?
L’AdBlue est un additif ajouté aux moteurs diesels les plus récents au niveau du catalyseur afin de réduire leurs émissions d’oxydes d’azote.
Apparemment, ce dispositif est assez efficace. Il est le résultat des améliorations des moteurs Diesel rendues nécessaires par les normes environnementales obligatoires de plus en plus contraignantes Euro 5 et 6.
Comme quoi des progrès techniques étaient possibles, tenaillés d’une part par des exigences environnementales de plus en plus fermes, et d’autre part par la nécessité à faire tourner l’économie du transport routier à tout prix.
Cependant, ce dispositif a un coût (1’000 à 2’000 € par an et par camion) et impose des contraintes particulières aux camions qui en sont obligatoirement équipés : il y a consommation d’un additif (urée/eau distillée) dont le réservoir doit être rempli régulièrement, tout comme l’huile, le lave-glace ou d’autres consommables. Les bureaux d’ingénierie qui ont conçu ces systèmes ont prévu une limitation de puissance puis un blocage complet du véhicule au cas où le réservoir d’AdBlue serait à cours.
Et c’est là qu’un nouveau scandale a été révélé, d’abord par une information venue des Etats-Unis en 2015, puis par la presse allemande (voir traduction d’un article paru sur 2DF) : des dispositifs (pirates) peuvent être montés sur ces véhicules, qui suppriment l’injection du liquide dépolluant.
Ci-dessus vidéo originale de 2DF
Puis c’est FNE – France Nature Environnement (voir lien communiqué de FNE) qui révèle que c’est bien une entreprise française, à travers son site internet, www.autosport31.fr qui propose (ou qui proposait encore récemment) une « solution AdBlue » permettant tout bonnement de désactiver l’injection et de supprimer l’immobilisation progressive du véhicule !
Inspire (« De l’air pur au pays du Mt.-Blanc ! ») crie au scandale et en appelle à ce que tous les poids lourds soient contrôlés au tunnel du Mont-Blanc, après en avoir appelé dès juillet 2017 à la vigilance et à la fermeté de nos ministres Nicolas Hulot (ministre de la transition écologique), Elisabeth Borne (ministres des transports), et du préfet de la Haute-Savoie. Voir article de Inspire : « Les camions trichent aussi ».
Selon Inspire, et c’est bien notre avis aussi, la qualité de l’air et par conséquent la santé humaine sont hypothéqués sans aucun scrupule par des routiers peu scrupuleux à travers une petite installation leur permettant une économie de moins de 2’000 Euros par an, au prix d’une régression de leurs véhicules au niveau des émissions de dioxyde d’azote d’un poids lourd des années 1990.