Sauver la planète depuis son canapé en plantant un arbre : une arnaque intellectuelle, écologique et sociale !
C’est le postulat asséné par le média indépendant d’investigation Basta! qui dénonce une forme de greenwashing basé sur le principe de la compensation carbone.
Il y a en effet de sérieuses raisons de contester l’application de ce fameux principe d’économie, institué par le Protocole de Kyoto dès 1995, aux entreprises commerciales qui proposent de replanter des arbres en compensation de préjudices écologiques.
De grandes entreprises se sont en effet emparées de cet argument pour proposer aux consommateurs une bonne conscience, l’acte commercial, émetteur de carbone ou polluant, étant automatiquement assorti d’une autre action prétendue vertueuse, à effet supposé compensatoire : la plantation d’un arbre.
Tout d’abord, cet acte ne favorise pas trop la réflexion. Ce serait plutôt l’inverse : payez, on se charge de tout. Le contenu de la démarche est ficelé, pré-digéré, et incite à passer son chemin, la conscience libérée d’un éventuel sentiment de culpabilité.
Pire, il y a la légitimation par l’argent d’un acte à polluer, racheté par sa « bonne action ». Il n’y a plus besoin, dans ces conditions, de s’interroger ou de tenter de limiter la casse environnementale (« Sauver la planète avec sa carte bleue »).
Ensuite, les modalités de mise en œuvre de ces actions de reforestation dans divers endroits du monde ne sont pas aussi vertueuses qu’il y parait : monoculture, perte de biodiversité, ressources largement diminuées par rapport à un écosystème forestier naturel, des plans de gestion insuffisants voire inexistants.
Basta! parle même d’une nouvelle forme d’extractivisme colonial en évoquant ce développement de forêts dans les pays du Sud, payés par les crédits carbone des pays du Nord (l’occident, nous, quoi !), en rappelant que dans le passé nous avons organisé le commerce international du bois tiré des grandes ressources forestières du monde (Afrique, Amérique du Sud).
Parfois, selon Basta!, la reforestation s’effectue même au détriment des peuples qui en dépendent.
En conclusion : Existe-t-il quelque part des crédits carbone bien utilisés ?
Cela nous renvoie au rapport de l’homme à la planète Terre : nous avons à faire le choix d’une Terre au seul service des humains, ou changer notre rapport avec la nature. C’est le sens d’un autre article « Veut-on d’une Terre jardin ? » publié dans la revue Pour la science de mai 2022.
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Source image Nestlé : capture d’écran d’un article de presse consultable en cliquant dans l’image ou en suivant le lien
nestle.com/media/news/nestle-reforestation-americas-absorb-carbon